Voici une version en langue de Molière d'un sujet de conversation dénommé "Feeding Withdrawal" auquel j'aurais publié tout récemment aujourd'hui dans des forums anglophones.
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Un grand nombre de gavé/ées ( ou « feedees » ) , de bourreurs/euses ( ou « stuffers/eresses » ) et de croisseurs/euses ( « gainers/eresses » ) ayant par en quelconque circonstance connût par le passé ou couramment acquit-- pour une variété de raisons de leur propre crû, porté soit une certaine réticence ou une internalisation stigmatique d’éhontément au faut de dédier leur propre temps libre à l'aspect ludique de leur pulsions lipophiles ou macrophiles (pour le plaisir, l'amusement sexuoérotique, par inclinaison naguère culturelle ou contre-culturelle, esthétique et/ou pour certaines voire toutes ces raisons) semblent souvent expérimenter au cours de leur parcours une période de tribulations par intermittence entre faveur et apathie envers ce soi-disant fétiche.
Des blogs. Des vidéos sur YouTube. Même des publications lambda partagées parmi des forums communautaires, les réseaux sociaux ou des plateformes américaines telles que DeviantArt ou Feabie: un lecteur assidu pourrait aisément se documenter sur le spectre comportemental de cette expérience transformative affectant en toute vraisemblance tant bien les vies des concerné/ées que leurs entourages respectifs.
Pourtant bien, il me semble, fort hélas, évident que trop peu est raconté quant à ce qui se passe du point de vue de ceux ou celles qui eurent longtemps, ne serait-ce que par l'entremise d'un accord prit intimement ou en toute compagnie, été/ée affirmés/ées dans ce rôle de celui ou celle qui incarnera le pôle expéditif ou habilitant de cette forme tout à fait érotique d'accouplement : pôle duquelle son opposé complémentaire, le pôle réceptif (par défaitisme, par crainte de stigmatisation sociale, par anxiété auto-flagellante ou par grand besoin d'un moment de pause) se décide de retirer soi-même de cette structure du pouvoir.
J'ai été moi-même l'un de ces cas de gaveurs laissés pour compte, comme mentionné ci-haut. Sans plus tarder encore sur le prélude de ma situation relationnel de ces dix dernières années, il se passe bientôt 34 mois que je compte les jours depuis que la composante préliminaire de ce qui demeura pour longtemps une esquintante prémice de relation en perpétuel effet de montée et remous auprès d'une femme que j’eus connu depuis le secondaire, fusse conclut.
Demeurant en ce temps non uniquement l'une des trois seules filles que j’eusse soit habilité, encouragé ou joué un rôle, disons, plus direct dans la prise en conscience de leur pulsions morbides de gain de poids mais aussi la toute dernière jusqu'alors, le fait d'avoir à retrancher mes propres pulsions de gaveur de femmes pour une première fois, en ce qui demeurait de plus qu'une période proprement indéfinie avant que je ne puisse croiser encore une candidate partageant les mêmes prérequis que toutes celles souffrant d'une forme répressif de lipophilie que j'eus rencontré par le passé, s'avéra se prouver éprouvant à faire étouffer durant les tout premiers 18 mois.
D'abord, j'ai pratiquement passé en-travers les Cinq Étapes du Deuil, en toute hyperbole bien entendu, en commençant par le déni de son intention sincère de vouloir « prendre une pause » en ce qui arbora de manière croissante tous les signaux et double entendu typiques de la fameuse phrase : « ben-voilà-j'en-ai-ma-claque-à-tout-jamais-de-cette-folie-maintenant-arrête-de-me-faire-flipper-car-je-veux-rester-mince! » lors de deux de mes tentatives narquoises au cours des trois premiers mois de la tenter à nouveau aux délices du sur-gavage et de sacs en carton emplis d'un équivalent de plusieurs milliers de calories en malbouffe (5000 cal pour le premier, puis 7000 pour le second : elle céda un court instant à la tentation. Deux fois et sans laisser de miettes) , assumant d'avance qu'il s'agissait encore d'une de ces sempiternelles prises de têtes consistant à me faire explicitement croire tout l'exact opposé de ce qu'elle aurait implicitement et réellement l'espérance de vouloir de ma propre main. Je me retrouvais donc à me renfrogner de façon insatisfaite dans mon propre appétit sexuel durant toutes ces années, réalisant sur le coup que cette femme qui n'était ni une véritable amie, ni une véritable amante ni quoi que ce soit de définissable, n'était désormais plus inclinée à faire tremper son orteil dans les méandres de son propre fantasme aux aspirations grossissantes , donnant un coup mortel au seul aspect nettement anti-platonique à cette chimère amorphe que fusse notre situation de (d'anti-)couple en le rendant ainsi nettement plus ambigu et compliqué qu'il ne l'était déjà, me forçant donc à prendre pour mesure de la faire écarter de ma vie quotidienne avant qu'elle ne love que bien trop confortablement en ce schéma émasculant et toxique m'ôtant toute position de dignité et de respect malgré toutes ces années passé à tolérer à l'excès le moindre de ses manigances.
Je m'étais mit au cours des dix-huitième au vingt-quatrième mois de cette épreuve à marchander mon droit d'affranchissement hors de l'enceinte de ce dixième cercle des Enfers, période duquelle mon sevrage se manifesta de façon fort singulière par l'entremise d'une tendance fâcheuse mais néanmoins semi-inconsciente, semi-volontaire, batifolante même, à user de mon charme ainsi que de mon « magnétisme animal » afin de persuader lors de mes quarts de travaux d'abord une collègue de boulot puis ensuite deux ou trois clientes dans les joies de la surconsommation, demeurant ainsi le responsable en retrait de cette première ayant prise des rondeurs en l'espace d'à peine quelques semaines, tandis que les autres se fussent littéralement métamorphosées au fil des mois en des gloutonnes noctambules et enrobées, toutes accrocs à la malbouffe.
Un sentiment temporaire d'apaisement couplée par une phase d'auto-réalisation penchèrent mon salut par-delà les étapes beaucoup plus traditionnelles de la déprime puis de l'acceptation. Toutefois, durant ces derniers jours, il m'arrive de temps à autre que sentir cette pression interne tenter de resurgir par-delà les restrictions mentales de ma maîtrise de soi, me surprenant moi-même alors que je croise une femme filiforme, ronde ou physiquement obèse passer dans les environs, de songer à l'allégresse que je ressentirais si je les gavais de cesse jusqu'à les rendre si énormes qu'elles en seraient clouées au lit, sauvagement émoustillées.
Lesquels/lles d'entre vous ont-ils expérimenté de pareilles contraintes quant à votre pulsion de gaveur s'apparentant à une forme d'addiction sexuelle? Gavé/es (feedees) , sentez-vous libres de faire partager vos propres points de vue ou expériences à ce sujet.