Bon, je vais vous raconter une histoire super-flippante.
Cela s'était passé il y a de cela une dizaine d'années. J'étais alors âgé de dix-neuf ans.
Je ne me souviens plus pourquoi, ni comment. Mais je m'étais retrouvé à m'assoupir contre l'un des sofas du salon, chez ma mère.
Ayant toujours souffert de problèmes de déshydratation depuis tout jeune, j'avais apposé un verre d'eau fraichement servi sur le tabouret juste en face de moi, juste au cas où il me prendrait l'envie de me réveiller au beau milieu de la nuit pour aller me rafraîchir la gorge.
Quelques heures plus tard, je me réveille, l'esprit en alerte mais encore épaissi par la brume du sommeil : comme si je m'étais tout juste réveillé d'un cauchemar dont je me pouvais guère me remémorer, ce qui n'était pas normal… car je me souviens au détail près de tout ce que je rêve et démontrait une habileté à maintenir différents états de lucidité lors de mes rêves depuis tout petit. Jamais n'oubliais-je ce que j'avais rêvé.
La gorge noué, je pris mon verre et en sirota d'abord son contenu, puis l'avala à grandes gorgées. Après quelques secondes passées à trifouiller mon propre palais mental, nada. Seulement des passages de rêves tranquilles. Ce qui me fit tressaillir n'était pas un fruit de mes songes, mais bien cette atmosphère glauque qui électrifiait subitement tout le salon. Mon cœur battait la chamade : j'avais comme le vif pressentiment qu'un danger imminent allait surgir à tout instant, m'incitant instinctivement à lever mes bras et m'abriter de la menace.
Toutefois, je me refusais de céder à cette peur inexpliquée. Peut-être serait-ce un relent de mes craintes d'enfance qui resurgissent dans le noir, ai-je rationalisé. Je m'étais alors contenté de laisser une lampe allumée.
Ce fût alors au moment où je me remettais par m'allonger contre le sofa que, subitement, mon verre se propulsa violemment dans les airs, comme saisie par une main invisible, avant de se fracasser violemment contre le mur en un éclat brutal de tessons de verre et d'eau aspergée à de très grandes vitesses.
Mes yeux s'écarquillèrent et je me mis aussitôt par m'accourir vers les marches d'escalier, monta au premier étage et réveilla ma mère, horrifié par ce qui venait de se passer mais néanmoins guère choqué : je n'en étais pas à mon premier témoignage visuel de phénomènes inédits ou étranges en ma courte existence.
Curieusement, elle savait exactement de quoi étais-je en train de parler : le même phénomène, m'avait-elle dite, s'était reproduite à quelques reprises dans les mois et années précédentes.
Après avoir passée au moins deux heures à faire purifier le domicile familial puis par prier, toutes selon nos rites africains ancestraux, le phénomène des objets violents saisis puis fracassés contre les murs s'estompa.
Jamais n'ai-je sût si j'étais témoin d'un phénomène dit « poltergeist » ou de tout autre chose.