J'essaye une autre histoire
Jean-Paul convoque Sophie dans son bureau.
« Oui, M. le ministre, vous voulez me voir »
« Oui, Sophie. J’ai bien lu le texte de votre proposition de loi sur le harcèlement. C’est très bien. Je n’ai rien à ajouter. J’ai bien noté que la société a changé et qu’il faut en prendre acte. Je pense que vous avez très bien compris le problème et je pense que ce qu’on va proposer comme loi mais faire réfléchir tous ces hommes qui harcèlent les femmes. »
« Merci M. la ministre »
Sophie sort du bureau du ministre de l’égalité hommes-femmes et va présenter le projet de loi pour un vote à l’assemblée nationale.
Le harcèlement, Sophie le connaît bien. Elle est elle-même une magnifique femme avec beaucoup de rondeurs. Et il ne se passe pas une semaine sans qu’elle ait des remarques, y compris au ministère, lui disant : « Tu belle, mais avec 40 kg de moins, je prendrai bien entre la poire et le fromage. » ou alors dans le métro, combien de fois de vieux mecs dégeu ont pris ses seins comme appui-tête tout en osant dire qu’ils ne l’avaient pas fait exprès lorsqu’ils daignent s’excuser du bout des lèvres.
La loi est discutée en commission et comme les affaires sortent les unes après les autres, il y a un consensus pour la faire adopter rapidement. Sophie a bien aider les députés pour compléter la loi et l’améliorer.
Un mois après son premier passage dans le bureau du ministre sur cette question, Sophie lui fait remettre le travail de la commission de l’Assemblée national, tel qu’il va être voté dans deux jours. En arrivant au bureau le lendemain elle est à nouveau convoquée par le ministre. En passant par le cabinet, la chef lui dit : « Je ne sais pas ce que tu as rendu comme travail, mais le ministre est tout drôle depuis hier. »
« Entrez Sophie, asseyez-vous ! Donnez moi des détails sur ce qui va être voté ! »
« C’est simple M. le ministre, l’idée est de faire subir aux personnes condamnées ce qu’elles ont fait subir à leur(s) victime(s). Par exemple, une femme a été harcelée, elle a le droit de harceler son bourreau, dans des limites raisonnables bien sûr. »
« J’avais bien compris Sophie, mais pour le sujet du harcèlement des personnes fortes, vos propositions vont très loin. C’est quoi ‘votre boite à peines’. »
« C’est simple. Prenons un exemple : une femme forte est harcelé par un homme dans le trajet de retour de son travail. Elle porte plainte directement auprès du premier policier qu’elle croise. Le policier reçoit la plainte sans pouvoir refuser. Il relève l’identité de l’homme. Ce dernier est convoqué au tribunal. Et la peine qu’il risque d’avoir est double : comme il a harcelé cette femme sur son poids, il va devoir grossir d’un nombre de kg fixé à un maximum de 50 et à un minimum de 5. C’est la femme avec le juge qui fixe le chiffre. La peine se passe en prison et l’homme y reste tant qu’il n’a pas atteint le poids fixé. L’homme risque également d’être condamné à être harcelé à son tour par sa victime. Et là cela se passe aussi en prison. Je propose de créer un meuble qui permet de faire exécuter les deux peines en même temps. Une cabine dans lequel l’homme est introduit debout par une porte. Et puis ce meuble a deux ouvertures devant : une pour son ventre et une pour son sexe. (dans le cas très rare, mais qui existe, où c’est une femme il y a une ouverture pour les seins et l’autre pour le bas du ventre et le sexe). L’homme est poussé de sorte que seul les deux parties en question sont visibles. Il y est fixé et ne peut bouger. Il gavé par un tube qui descend d’en haut deux heures par jour. Et la femme victime peut, si elle le veut, titiller son harceleur, l’insulter, se moquer son physique, le tripoter, lui tirer dessus… Sans violence pour autant. La seule chose quand même qu’il ne peut faire c’est de prendre une paire de ciseaux et de les lui couper (même si je pense ce ne serait pas l’envie qui manquerait). La femme peut venir une fois par semaine. Voilà ce que je propose. »
1 minute de silence. La ministre n’en revient pas.
« Et bien Sophie, on peut dire que vous avez de l’imagination. Je ne sais pas si ça va passer avec cette loi si elle est votée »
« J’oublie quelque chose, M. le ministre. J’ai mis des circonstances aggravantes. C’est-à-dire que si une personne condamnée est en plus un parent (père ou mère), une personne qui a charge d’éducation sur une autre personne et bien la peine est doublée pour le poids à prendre et pour la fréquence du harcèlement en retour. En effet je crois que le harcèlement ne s’arrêtera que lorsque les petits garçons et les petites filles auront appris dès le jeune âge à respecter les personnes de l’autre sexe et il faut le dire … les femmes. »
« Donc on va pouvoir avec des personnes, qui vont pouvoir prendre jusqu’à 100kg comme sanction pour avoir harcelé une personne forte. C’est ça ? »
« Oui, c’est bien ça ! Comme ça ils vont découvrir en sortant combien c’est très dur d’être regardé de travers dans la rue, au travail… jusque parce qu’on est gros ou grosse. Combien c’est humiliant de se faire harceler en permanence. D’ailleurs M. le ministre, dès que la loi est votée, je dois vous dire que je porterai plainte contre vous, car je n’ai pas oublié ce que vous m’avez balancé la première fois qu’on s’est vu… Gros porc » #balancetongrosporc