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| Sujet: DelphineBBW [Chapitre 3] Sam 28 Aoû 2010, 10:36 | |
| 3 Les premiers mois de fac furent difficiles. Elle disposait d'une chambre d'étudiante de 9 m2, miteuse, dans une cité U délabrée. C'était tout ce qu'elle pouvait s'offrir, n'ayant d'autre moyen que sa (ridicule) bourse versée par l'état. Sa pièce n'avait probablement jamais était refaite depuis les années 70. La tapisserie vert caca d'oie se décollait, découvrant un plâtre antédiluvien jauni par les ans. Le lino, jadis blanc, désormais gris carde, présentait des cloques sur toute sa surface. Le jour de son arrivée, elle avait découvert des crottes de souris (Pourvu que ce ne soit QUE des souris, par pitié !) sous le bureau. Le lit était une structure de fer rouillé, avec des ressorts métalliques surmontés de deux couvertures, celle du dessous étant censé être un matelas. Heureusement que j'ai mon rembourrage naturel, pensa -t-elle. Aux couinements qu'émettait la chose (c'est comme cela qu'elle appela son " lit " dès le début), il semblait évident qu'il n'avait pas été conçu pour accueillir la femme de 110 kg qu'était Delphine. Autre source de contrariété, elle était au cinquième étage, sans ascenseur. C'était une torture de hisser son poids par les escaliers. Elle arrivait à sa chambre perpétuellement essoufflée et transpirante. C'était très désagréable. Elle devait également toujours se dépêcher pour arriver aux cours en avance. La section psychologie était toujours pleine et elle voulait être sûr de trouver deux places pour elle. En effet, depuis peu, les chaises " standards " étaient trop étroites pour son popotin généreux. Elle avait donc besoin d'une place vide à côté d'elle pour laisser déborder le volume excédentaire. De ce fait, elle ne s'était pas faite que des amis parmi les étudiants, beaucoup pensant que, dans un amphi où la place manquait, il était anormal qu'une personne en prenne autant à elle toute seule. Que diraient-ils aujourd'hui, alors que deux sièges ne sont même plus suffisants pour mon fessier ? pensait parfois Delphine, réjouie. Exception faite de ces problèmes, la vie était assez agréable. Elle avait peu d'argent, mais un supermarché hard-discount se trouvait au coin de la rue, de ce fait, elle pouvait acheter des quantités raisonnables (c'est-à-dire beaucoup) de bouffe. Si son statut d'étudiante non véhiculée ne l'avait contrainte à marcher autant, elle aurait probablement grossi. Mais dans ces conditions, son poids restait stable, ce qui était une bonne chose selon elle. Bien qu'être obèse ne l'ai jamais dérangé, elle pensait malgré tout (Mon Dieu, quelle naïveté !) qu'elle ne plairait jamais aux hommes si elle entassait trop de chairs flasques sur son squelette. À dix-neuf ans, elle n'avait jamais eu de petit ami et si elle avait mis beaucoup d'espoir dans la fac, force était de constater qu'elle était déçue. Aucunes mains masculines ne s'étaient encore aventurées dans les relief vallonnés de son anatomie charnue. Et puis un soir, elle tomba sur un talk-show de Jean-Luc Delarue. Le principe de ces émissions était d'exhiber des cas sociaux à la face du pays, afin que les braves gens réjouis derrière leur écran, se repaissent du spectacle de la misère du monde. Le sujet du soir était : Comment assumer son poids quand on est obèse ? Traduisez : Approchez mesdames et messieurs ! Venez voir des monstres de graisse, si énormes que vous en tremblerez. Moquez-vous, n'hésitez pas, ils sont là pour ça ! Delphine n'était pas cliente de ce genre de jeux du cirque, mais pour une fois, elle s'abstint de zapper, se sentant un peu concernée. Sur le plateau, plusieurs canapés posés en demi-cercle, dans lesquels s’étalaient des hommes et des femmes (un tiers d'hommes, deux tiers de femmes) tous plus considérables les uns que les autres. Assis, ils semblaient plus larges que hauts. Ils étaient deux dans des canapés trois places, mais avaient l'air à l'étroit malgré tout. Plusieurs posaient leurs mains sur leurs cuisses, mais d'autres qui ne pouvaient le faire, pour la simple raison que leur ventre prenait toute la place, se voyaient contraints de croiser les bras par-dessus leur bouée stomacale. Les hommes avait autant de poitrine que les femmes. Dans le tas, perdus, on trouvait deux mecs minces. C'est le témoignage de l'un d'eux qui interpella Delphine. Le bandeau en bas de l'écran disait : Pierre 29 ans 73 kg. Il expliquait préférer les rondes – et vu la corpulence de sa petite amie assise à côté de lui, " rondes " signifiait pour lui " massivement obèses ". Delphine fut subjuguée d'apprendre que des hommes existaient qui aimaient les ron... les obèses. Un nouvel espoir naissait en elle. Ok. C'est bien beau tout ça, mais où les trouver ces mecs là ? Jean-Luc Delarue passa la parole à la copine de Pierre (Stéphanie 27 ans 178 kg) – Fichtre ! C'est possible de peser un tel poids ? C'est extrême. Mais en même temps ça lui va bien. Elle est plutôt mignonne la demoiselle. J'en suis presque jalouse. Stéphanie était la créatrice d'un site pour les rondes, BeautéRonde.com, qui devait aider les femmes fortes à trouver l'amour, quel que soit leur tour de taille. Selon elle, plusieurs couples se formaient chaque semaine, aussi, elle invitait les internautes à rejoindre la communauté. Parfois le destin vous envoie un coup de pouce inespéré au moment où vous vous y attendez le moins. Une force magique qui semble dire : C'est ton jour de chance ! Tu as tiré le bon numéro au loto de la vie. L'oncle de Delphine par exemple, le frère de maman, était promis à un brillant avenir d'avocat. Mais un jour, lors d'un voyage à l'île Maurice, il était tombé amoureux de ce coin du monde et avait décidé, du jour au lendemain, de s'y installer.Coup de bol, un de ses vieux pote d'enfance vivait là-bas depuis quelques années et cherchait à ouvrir un hôtel. Les deux hommes s'associèrent et oncle Victor était maintenant un des rois de l’hôtellerie du pays. Il y avait une chance sur un million que cela arrive et c'était arrivé. Le destin... C'était exactement ça qui arrivait à Delphine en cet instant. Sa vie allait prendre un autre chemin. (À suivre...) |
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