DelphineBBW [Chapitre 1]

Grand lecteur (de science-fiction et de fantastique principalement) et FA convaincu, il été normal que je m'intéressa à la Fat Fantasy.
J'en ai lu pas mal, beaucoup en anglais et un peu en français, et j'ai été plutôt déçu. C'est souvent mal écrit et l'intrigue est plutôt légère. Cela se résume à : " Elle était mince, elle voulait grossir, alors elle mange et elle finit par peser trois mille kilos ", le tout accompagné de quelques descriptions du corps de la demoiselle, devenant de plus en plus gras. En général, l'histoire est torchée en deux ou trois pages, même pas une dissertation d'un élève de 3ème.
Comme j'écris un peu, pour m'amuser, j'ai essayé de pondre une nouvelle de fat fantasy. Je suis un amateur, donc ce n'est certainement pas du grand art, mais juste le genre de nouvelle que j'aimerais lire, avec des personnages que j'espère attachants et une intrigue qui prend le temps d'être développée.
Elle s'intitule " Delphine BBW ".
L'histoire est assez longue (bon, c'est pas un roman non plus, hein), je l'ai donc divisée en plusieurs parties – douze au total, que je posterai au rythme d'une par jour.
Bonne lecture à tous et si ça vous plait, faites-le donc savoir sur le forum, c'est toujours agréable d'avoir l'avis de ses lecteurs.

P.S. : Malgré tous mes efforts et la correction automatique du traitement de texte, je laisse toujours échapper des fautes d'orthographe. Ne m'en veuillez pas trop.

Après avoir rédigé ce petit texte d'introduction, elle inséra les 120 photos de son dernier set de stuffing et mis le tout en ligne. Comme à chaque fois, un frisson d’excitation la parcouru. Parce qu'elle savait que dans les 24 heures, plus de dix mille internautes du monde entier se connecterais à son site pour la voir manger puis se dévêtir avant de s'amuser avec son énorme ventre tombant. Parce qu’elle imaginait parfaitement les ados de quinze ans se masturbant devant la vidéo où elle dansait nue, faisant balloter ses chairs sur Highway to hell d'AC/DC. Et parce que tout cela constituait une belle vengeance sur maman.

Delphine était née Delphine Perron, le 23 janvier 1985. Elle avait aujourd'hui 23 ans. Son enfance aurait peut-être pu être facile, si elle n'avait pas grandi sur la côte d'azur et si maman n'avait pas était vendeuse dans une boutique de mode sur la croisette, à Cannes. Maman fréquentait le milieu de la mode où la minceur est vénérée. Sa vie tournait autour des régimes qu'elle poussait jusqu'à une quasi-anorexie, pour conserver une silhouette squelettique tellement à la page à l'époque. Maman côtoyait des snobs aussi maigres qu'elle, courait les galas et les dîners mondains. En termes d'éducation, ses principes se bornaient à engueuler systématiquement Delphine sur ses rondeurs, déjà présentes à l'âge de dix ans. Aucun homme ne voudra de toi si tu es grosse ! disait maman, ou encore : Un jour, il te faudra deux places dans le bus. (Sur ce point, en tout cas, elle avait raison, mais c'était tout de même vexant.)
Parfois, lorsque maman était très en colère en découvrant le soir venu, tout ce que Delphine avait avalé dans l'après-midi, elle la trainait devant le grand miroir de l'entrée, soulevait son t-shirt et, pinçant le ventre proéminent de la petit fille, se mettait à hurler : REGARDE-TOI ! TU ES MONSTRUEUSE ! Delphine pleurait, courait dans sa chambre et attendait là des heures, que le chagrin passe. Elle se jurait que cette fois, elle allait se mettre au régime et devenir mince et belle comme le voulait maman et comme ça maman l'aimerait enfin. Mais évidemment, dès le lendemain, sa gourmandise reprenait le dessus.
La fin des années 80 était l'époque où l'obésité infantile commençait à augmenter sérieusement, sans que quiconque n'y fasse encore vraiment attention. Il y avait plusieurs enfants gros, voir obèses, dans l'école de Delphine. Notamment, un jeune garçon de deux ans plus vieux qu'elle (c'est-à-dire un grand du CM2) qui s’appelait Nicolas et qui, à dix ans, pesait sans doute plus lourd que la plupart des adultes. Il avait à chaque récréation des goûter pantagruéliques, avec des biscuits, des pains au chocolats, des sandwichs à la confiture... Quelquefois, Nicolas devait déboutonner son pantalon après avoir mangé, pour laisser plus d'espace à son bidon. Il tâchait de faire ça discrètement, mais Delphine qui l'observait avec attention ne le ratait jamais. Voir ces bourrelets soudain libérés de leur carcan avait quelque chose d’extrêmement excitant, bien qu'à son jeune âge, elle ne sache pas encore pourquoi.
Delphine salivait devant cette nourriture abondante et rêvait elle aussi de récréations à s'empiffrer. Mais maman ne lui accordait qu'un goûter pour l'école et s'acharnait de plus à lui mettre des fruits – une pomme ou une banane. Par bonheur, elle se rattrapait un fois rentrée à la maison. Livrée à elle-même, avec pour seule compagnie la télévision, elle vidait les paquets de biscuits et mangeait des baguettes entières, coupées en deux et couvertes d'une épaisse couche de Nutella. À l'instar de milliers d'autres jeunes français, s'ennuyant eux aussi devant Goldorak et Les merveilleuses citées d'or, Delphine devenait peu à peu obèse. Devant le Club Dorothée, une génération de gros était en train de naître mais on ne le savait pas encore.
Son poids ne cessa d'augmenter et à quinze ans, elle pesait 95 kg. Elle avait une bonne bouille ronde, des seins volumineux bonnet H, une belle bedaine avec un début de tablier recouvrant le haut de son pubis, des hanches et des fesses bien rebondies, agréables à l’œil et juste un peu gênantes dans les chaises étroites. À ce moment, elle ne cherchait plus l'approbation de maman. Au contraire, en pleine phase d'affirmation de son indépendance, elle affichait ses rondeurs avec provocation, portant vêtements moulants et décolletés vertigineux. Elle choisissait ses fringues une taille trop petit volontairement pour être boudinée. Elle crachait ses kilos à la figure de maman et maman ne disait plus rien. À ce stade, les deux femmes vivaient sous le même toit comme des voisines. Ne se parlant pas, s'ignorant superbement, mais Delphine voyait bien les regards plein de mépris de maman et elle savait que cette dernière bouillait intérieurement – du feu de la haine ! – de voir sa fille devenue un telle mastodonte.
Les choses durèrent ainsi encore trois ans, puis, une fois son bac en poche, Delphine partit à la fac sur Paris. Une fois le domicile familial quitté, elle ne revit jamais sa mère. C'était mieux. La pauvre femme mourrait probablement sur le champ d'une rupture d'anévrisme si elle voyait sa fille devenue volumineuse au point d'être obligée de se mettre sur le côté pour passer la porte de la salle de bain. Mais chaque fois que Delphine postait de nouvelles photos sur le site, elle repensait à maman. Regarde, voulait-elle lui dire. Regarde ce que je suis aujourd'hui. Un bloc de graisse adoré par des milliers d'hommes. Cette chair flasque que tu haïssais, ils en redemandent. Et je leur donne. Toujours plus de gras. Et j'aime ça.

(À suivre...)